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Les 50 qui ont marqué la Coupe du Monde : Asamoah Gyan

Dernière mise à jour : 15 nov. 2022

Véritable star du football ghanéen, Asamoah Gyan a marqué l’histoire de son pays et de la Coupe du monde. Retour sur un parcours mi figue mi raisin.


Un pénalty pour l'histoire.

Allemagne 2006 et déjà dans l’histoire du Ghana


2006, nous sommes en Allemagne et le Ghana participe pour première fois à une phase finale de la Coupe du Monde. Gyan est aligné d’entrée pour le premier match à tout juste 21 ans faisant partie au passage de l’équipe la plus jeune du mondial. Après une première défaite face à l’Italie, le Ghana s’attaque à la République Tchèque. Après un peu plus d’une minute de jeu, Gyan est trouvé à l’entrée de la surface de réparation suite à un centre, contrôle poitrine et enchaînement pied gauche, le ballon va se loger dans le petit filet. Grâce à cette superbe réalisation, le gamin d’Accra entre dans l’histoire: il s’agit du premier but des Blackstars en Coupe du Monde. Comme toujours avec la sélection ghanéenne, l’événement sera célébré… en dansant ! Eliminés en 1/8ème de finale, les Ghanéens peuvent envisager l’avenir avec sérénité. Le rendez-vous est pris pour dans quatre ans en Afrique du Sud !


La Coupe du monde de la confirmation ?


Lorsque le Mondial 2010 arrive enfin, Asamoah Gyan sort d’une saison aboutie avec Rennes (13 buts en 29 matchs de ligue 1). Aux côtés des frères Ayew, il est devenu le leader offensif de l’attaque ghanéenne. Symboles d’un football africain en pleine croissance, les Blackstars ont les armes pour faire encore mieux qu’il y a quatre ans, ce qui signifierait égaler le mythique Cameroun de Roger Milla, 1/4 de finaliste en 1990.

Confirmant les bonnes choses entrevues quatre ans plus tôt, le Ghana et Gyan réussissent leur entrée dans la compétition. Buteur décisif lors des deux premiers matchs, (victoire 1-0 contre la Serbie et 1-1 face à l’Australie) l’attaquant rennais est le grand artisan de la qualification des siens pour les 1/8ème de finale. Le dernier obstacle avant l’entrée dans les livres d’histoire ? Les USA, portés par un Landon Donovan en feu depuis le début du tournoi.

Comme attendue, la rencontre va se révéler plus que serrée. Incapables de se départager en 90 minutes (1-1), les deux équipes se lancent dans une prolongation harassante. Mais, dès la 3ème minute de l’extra-time, suite à un dégagement, Gyan prend l’avantage sur les deux défenseurs américains avant de déclencher une frappe du pied gauche. Capitaine de la sélection américaine, Tim Howard est battu. Gyan, lui devient un héros national. L’attaquant des BlackStars au maillot floqué numéro 3, offre au Ghana une nuit de liesse et un exploit : pour la première fois depuis 20 ans, une nation africaine atteint les 1/4 de finale de la plus prestigieuse des compétitions. Sur le plan personnel, le buteur du Stade Rennais devient le 2e meilleur buteur africain de l’histoire de la compétition.


2 juillet 2010 : Vendredi noir pour le Ghana


Après leur rude combat face aux américains, les ghanéens trouvent sur leur route une autre équipe habituée au dépassement de soi : l’Uruguay et sa fameuse « Garra Charrua », sa combativité légendaire initiée par José Nasazzi, capitaine des champions du monde uruguayens de 1930. Toujours aussi hargneux, les uruguayens ont en cette année 2010 un autre atout dans leur manche : Diego Forlan. Leader d’attaque de sa sélection, le numéro 10 de la Celeste est dans la forme de sa vie. Pour vaincre ce génie du ballon dans un état de grâce, le Ghana devra sortir un match d’exception. Rien d’impossible pour les coéquipiers du capitaine John Mensah qui ouvrent le score dans les arrêts de jeu de la première mi-temps sur une frappe lointaine de Sulley Muntari. L’exploit est possible ! Mais en seconde mi-temps, Forlan vient calmer les ardeurs des Ghanéens avec un magnifique coup-franc en pleine lucarne. Pourtant dominateurs, Gyan et les siens n’arrivent pas à faire la différence et le match se poursuit en prolongations.

Les minutes s’égrainent et le Ghana pousse. Dans les buts uruguayens, Muslera repousse les ballons comme il peut et haranguent ses troupes au bord du précipice. Puis, alors que l’on se dirige tout doucement vers les tirs aux buts lorsque le Ghana obtient un ultime coup franc. Le ballon est mis dans le paquet, est repoussé une première fois par sur sa ligne par le pied de Luis Suarez, puis par sa main après une tête d’Adiyiah. La sentence de l’arbitre est juste : Penalty et expulsion pour El Pistolero. Le Ghana est à 9m15 de l’histoire.

Prenant ses responsabilités, Asamoah Gyan récupère le ballon et le pose au point de pénalty. Il a au bout de son pied et sur ses épaules, les espoirs de toute l’Afrique. Gyan qui avait déjà converti deux pénaltys lors de la phase de poules s’élance… et envoie son ballon sur la barre de Fernando Muslera. Meurtri, il vient de laisser passer l’occasion de sa vie. Historiquement malchanceux lors des séances de tirs aux buts, les Ghanéens ne dérogeront pas à cette tradition. Malgré un pénalty réussi cette fois de leur buteur vedette, les Blackstars s’inclineront 4 tirs aux buts à 2 lors d’une séance historique. Le rêve est passé, il reste désormais toute une vie pour les regrets...


Regrets éternels


Douze ans plus tard, le temps est passé sur ce fameux Ghana – Uruguay. Les vuvuzelas ont cessé de bourdonner et le Ghana peine à renouer avec sa grandeur passée. La main de Luis Suarez, elle, est entrée dans le grand livre de l’histoire du Mondial. Mais même douze ans plus tard, un homme continue de ressasser inlassablement cette fameuse 120ème minute, celle qui aurait pu faire de lui à tout jamais l’égal d’un Milla, d’un Drogba ou d’un Eto’o. Douze années plus tard, comme des millions d’africains, Asamoah Gyan pleure encore :

« Parfois, j’ai l’impression que le monde doit revenir pour que je puisse me racheter, mais je sais que ce fantôme me hantera pour le reste de ma vie.

Nous aurions pu devenir la première équipe africaine à atteindre les demi-finales de la Coupe du monde et j’y pense beaucoup quand je suis seul. Ça fait toujours mal ».

Gyan fut l’objet de nombreuses critiques au Ghana à tel point que sa mère, avant son décès, lui demanda de ne plus jamais tirer les penalties. Qu’est ce que le football peut parfois être cruel..


Momo de Foot Universal


Note sur l'auteur : Co-fondateur de Foot Universal, Momo est notre spécialiste du football africain. En plus de cela, il met également au service du site son expertise sur le football actuel.

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