Du "Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille" au "Second poteau Pavaaarrrdd" en passant par l'envolée lyrique de Victor Hugo Morales lors du Angleterre - Argentine de 1986, retour sur les tirades mythiques des commentaires sportifs ayant marqué l'histoire de la Coupe du Monde.
Les voix de nos souvenirs
Parce qu'ils assurent la bande-son des plus grands moments de sport, les commentateurs sportifs sont, dans les souvenirs des gens, étroitement liés à ces événements. Du fameux "Monsieur Foote vous êtes un salaud" de Thierry Roland lors d'un Bulgarie - France de 1976 au "Alors peut-être" de Patrick Montel en finale du 4X400 féminin des championnats d'Europe de Zürich en 2014, certains commentaires ont même dépassé en notoriété l'action qu'ils commentaient ! Évènement mondial s'il en est, la Coupe du Monde de football a elle aussi connu ses envolées lyriques restées dans les mémoires. Foot Universal vous a sélectionné les plus marquantes.
La plus mythique : Thierry Roland, France - Brésil 1998
Le contexte : Soixante-huit ans que la France attendait cela ! Près de sept décennies après la première Coupe du Monde, les Bleus sont enfin champions du monde à la faveur d'une superbe victoire 3-0 contre le Brésil de Ronaldo. Si Zinédine Zidane marque les esprits de son superbe doublé, aux commentaires, Thierry Roland et Jean Michel Larqué ne sont pas en reste. Après près de 30 ans à commenter les Bleus, Roland se lâche totalement pour célébrer ce triomphe dans une tirade devenue mythique :
"Et c'est fini ! L'Equipe de France est championne du monde ! Vous le croyez ça ? L'Equipe de France est championne du monde en battant le Brésil 3-0 : deux buts de Zidane, un but de Petit. Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille, enfin le plus tard possible, mais, on peut ! Ah c'est superbe ! Ah quel pied, ah quel pied ! Oh put*** ! Ohlalalalalala ! Oh c'est pas vrai !"
Le plus rafraîchissant : Thierry Gilardi, France - Espagne 2006
Nouveau commentateur des Bleus depuis l'éviction de Thierry Roland en 2004, Thierry Gilardi a rapidement mis tout le monde d'accord par son phrasé et son professionnalisme. Lors du Mondial 2006, il est aux premières loges pour commenter le tout premier but en Bleu de l'un de ses chouchous, Franck Ribéry. Lancé en profondeur par Patrick Vieira, Ribéry dribble l'immense Iker Casillas et conclut dans le but vide pour remettre les Bleus sur de bons rails après l'ouverture du score espagnole. Rappelez-vous...
"Vieira, Vieira, ouii pour Ribéry, qui va arriver devant Casillas, vas-y mon petit !! Il est dedans ! Iilll est dedans ! Le premier but de Ribéry avec l'Equipe de France ! Et les Bleus qui égalisent à 1 but partout ! Iiill est génial le môme !"
Le plus déchirant : Thierry Gilardi, France - Italie 2006
On joue la 107ème minute de cette finale de Coupe du Monde entre la France et l'Italie lorsque l'arbitre argentin Horacio Elizondo, assaillit par les joueurs Italiens, arrête le jeu. Devant la télévision, personne ne comprend, Marco Materazzi est au sol mais il était hors-champ sur le direct. C'est donc grâce au ralenti que Thierry Gilardi prend connaissance du fameux coup de boule de Zinédine Zidane. Attristé par les images, le commentateur des Bleus s'adresse directement au numéro 10 de l'Equipe de France et lui parle comme à un enfant pris en faute.. Déchirant.
"Ouh, ouh Zinédine... Ohh Zinédine... Pas ça... Pas ça Zinédine, pas ça Zinédine.. Oh non.. Oh non pas ça ! Pas aujourd'hui, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait ! Aïe aïe aïe aïe aïe aïe..."
Le plus inattendu : Grégoire Margotton, France - Argentine 2018
Invité surprise de la liste de Didier Deschamps, le défenseur de Stuttgart Benjamin Pavard n'avait pas vraiment l'étoffe d'un héros. Arrière droit solide mais discret, il va se révéler aux yeux du monde entier en ce 30 juin 2018. Alors que les Bleus sont menés 2 buts à 1 par l'Argentine en 1/8ème de finale, Pavard se retrouve à la réception d'un centre de Lucas Hernandez et adresse une demi-volée parfaite en plein dans la lucarne opposée. Aux commentaires, Grégoire Margotton exulte :
"Ouais c'est passé dans le dos, le centre de Lucas, second poteau Pavaaarrrrdd ! Ohhhhhhhhhhhhh ! Benjamin Pavaaarrd ! Oh il nous fait une Nacho ! Non, ce n'est pas une Nacho, c'est une Pavard et ça permet aux Bleus, sur cette frappe sooomptueuse, de recoller 2 partout ! Quel maaatcch, queeel match ! 2-2 !"
Le plus argentin : Victor Hugo Morales, Argentine - Angleterre 1986
On le sait bien, en Argentine, le football est une religion. Alors lorsque Diego Maradona se met à dribbler les défenseurs anglais comme des pions avant de marquer lors du mythique 1/4 de finale de la Coupe du Monde 1986, le commentateur local Victor Hugo Morales craque totalement :
« Il va la jouer pour Diego, voilà Maradona, il est marqué par deux joueurs, il met le pied sur le ballon, Maradona, le génie du football mondial commence par la droite, il quitte le centre du terrain et va jouer pour Burruchaga... Toujours Maradona ! Génie ! Génie ! Génie ! Ta-ta-ta-ta-ta-ta-ta-ta... Gooooool... Gooooool... Je vais pleurer ! Bon Dieu, vive le football ! Golaaazooo ! Diegoooooool ! Maradona ! C'est à en pleurer, pardonnez-moi... Maradona, dans une course mémorable, dans la meilleure action de tous les temps... Cerf-volant cosmique... De quelle planète es-tu venu pour laisser autant d'Anglais derrière toi, pour que le pays soit un poing serré qui crie pour l'Argentine ? Argentine 2 - Angleterre 0. Diegol, Diegol, Diego Armando Maradona... Dieu merci, pour le football, pour Maradona, pour ces larmes, pour ce Argentine 2 - Angleterre 0. »
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