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Rétro 1932 - 1933. 6ème journée : l'Olympique Lillois confirme.

Et de 5 ! En s'imposant 4 buts à 2 lors du choc de la journée face à Sète, l'Olympique Lillois a signé le week-end dernier un cinquième succès consécutif qui lui permet de revenir à seulement 1 point d'un OM tenu en échec par Nice. La bataille entre Nordiste et Phocéens s'annonce féroce !

Le Miroir des Sports, 25 octobre 1932. Gallica.

Préambule


La saison 1932-1933 marque le début d'une nouvelle ère pour le football français puisqu'elle coïncide avec l'adoption du professionnalisme et les débuts du championnat de France (pour en savoir plus, notre article sur cette adoption controversée est disponible ici). Pour cette première saison, les vingt clubs de l'élite sont séparés en deux groupes de 10, les vainqueurs de chaque groupe s'affrontant en fin de saison pour se disputer le titre de champion de France.


L'Olympique Lillois enchaîne, pas l'OM


L'Olympique Lillois, c'est du sérieux ! Annoncé comme une équipe de milieu de tableau par les observateurs en début de saison, l'OL vient de signer un cinquième succès de rang face au FC Sète, qui partageait avec lui la deuxième place du classement avant la rencontre. Ce choc du haut de tableau fut une véritable opposition de style : à la fougue et au dynamisme de l'équipe lilloise, s'opposait le jeu léché des Dauphins sétois. Equilibrée sur le papier, la rencontre tourna largement en faveur des lillois qui, par une combattivité de tous les instants, débordèrent les hommes de Georges Bayrou beaucoup trop en dilettante. Symboles de ce manque d'abnégation, la paire d'intérieurs composée d'Yvan Beck et Peter Dougall qui ne fit même pas le minimum syndical en terme de repli défensif, surtout en seconde période. Certes, Beck et Dougall sont des artistes du ballon rond mais si leurs actions offensives sont contrebalancées par une absence d'efforts défensifs, elles en deviennent nettement moins significatives. Les Lillois eux, dégagent une force collective de tous les instants et pourraient bien déloger le leader marseillais, à la peine ce week-end face à Nice (1-1).

Dans le groupe B, si l'AS Cannes conserve la tête du classement avec Antibes (pourtant battu 3-2 par un FC Metz retrouvé), les cannois ont encore pioché dans leur stade des Hespérides ce week-end. Face au C.A. Paris d'un Georges Rose auteur d'un but qui fera date, les coéquipiers de Pierre Fecchino ont concédé un troisième match nul en quatre rencontres à domicile cette saison. Toutefois, avec trois matchs nuls et trois victoires, ils demeurent la seule équipe invaincue de ce groupe. Dans les autres rencontres, on peut signaler le réveil du Stade Rennais qui, après trois défaites de rang, a largement dominé une pauvre équipe d'Alès en perdition (4-0). En revanche, le FC Sochaux d'Etienne Mattler peine toujours à lancer sa saison. Malgré leur recrutement cinq étoiles, les joueurs de Jean-Pierre Peugeot se sont logiquement inclinés 2 buts à 0 sur la pelouse de Montpellier et pointent désormais à une inquiétante neuvième place au classement, ne devançant la lanterne rouge alésienne que pour un petit point...


Une affaire de corners


Emile Veinante fait des émules ! On connaissait l'affection toute particulière de l'intérieur du Racing pour les corners directs mais ce qu'on ne savait pas, c'est que notre championnat regorgeait d'autres spécialistes en la matière ! Dimanche, lors de la rencontre entre le Club Français et Hyères, au moins deux des quatre buts ont été inscrit sur corner direct. Nous disons au moins car sur le second but du Club Français, il est difficile de dire si le corner direct de Boros était déjà rentré ou non lorsque son coéquipier Mercier poussa le ballon de la tête dans les filets. En revanche, pas de doute pour le premier, où Boros a bien trompé directement le portier de Hyères. Déjà auteur de 5 buts cette saison, Miklos Boros a inspiré ses adversaires du jour puisque l'attaquant hyérois Roger Pasquini y est aussi allé de son corner direct ! Alors comment expliqué cette nouvelle mode ? Bien sûr, l'adresse de Boros et Pasquini n'y est pas pour rien mais on ne peut nier qu'ils n'ont pas été aidé par des gardiens bien peu inspirés ce dimanche. Bien que gênés par le soleil, Gonzalès du Club Français et son homologue Wagner n'ont certainement pas réalisés le match de leur vie...


L'homme de la journée : Georges Rose

On aurait tout aussi bien pu citer Ferenc Mayer, le gardien tireur de pénalty du C.A. Paris, qui, se distingua cette fois contre Cannes d'une manière plus "traditionnelle" en écœurant les attaquants adverses pendant une large partie de la rencontre avant de céder par deux fois face à Crut et Fecchino, mais on a préféré s'attarder sur la performance XXL de son coéquipier Georges Rose lors de ce même match. Aligné en attaque, celui qui peut indifféremment jouer à l'arrière ou devant a réalisé un match merveilleux. Tout d'abord, après l'ouverture du score de Fecchino en deuxième mi-temps (un but entaché d'une faute de Crut sur Mayer soit dit en passant), Rose réussit à égaliser à la suite d'une belle accélération conclut par une finition parfaite aux six mètres. Toutefois, les cannois reprirent directement l'avantage par Crut et semblaient se diriger vers la victoire quand Rose décida qu'il était temps pour lui d'inscrire le plus beau but de la journée. Parti de la ligne médiane, il déposa deux adversaires avant de catapulter une merveille de frappe des 30 mètres dans la lucarne de Roux, le portier cannois. Médusés, les supporters de l'AS Cannes, bien que déçus, ne purent s'empêcher de saluer ce but de Rose, un but dont il se souviendra longtemps !


Résultats et classements :


Classement des buteurs


1) H. Finamore (Red Star) : 8 buts

2) K. Klima (Antibes) : 7 buts

2) H. Wallance (Alès), R. St. Pé (SC Fives), J. Dominique (Stade Rennais) : 6 buts

4) P. Alcazar (OM), A. Cheuva (SC Fives), W. Barrett (OL), R. Mercier (Club Français), M. Boros (Club Français), E. Crut (AS Cannes), P. Fecchino (AS Cannes), A. Polge (Nîmes) : 5 buts

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