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Rétro 1932 - 1933. Journée 11 : le Racing dit adieu au titre.

Dernière mise à jour : 3 févr. 2023

Une semaine après sa déroute face à l'OM, l'Olympique Lillois, leader du groupe A, s'est ressaisi face au Racing en s'imposant sur le score de 4 buts à 1. Défaits, les parisiens peuvent dire adieu au titre.

Saison 19


Préambule


La saison 1932-1933 marque le début d'une nouvelle ère pour le football français puisqu'elle coïncide avec l'adoption du professionnalisme et les débuts du championnat de France (pour en savoir plus, notre article sur cette adoption controversée est disponible ici). Pour cette première saison, les vingt clubs de l'élite sont séparés en deux groupes de 10, les vainqueurs de chaque groupe s'affrontant en fin de saison pour se disputer le titre de champion de France.


L’Olympique Lillois se ressaisit, le Racing dit adieu au titre


C’est terminé pour le Racing ! Le grand club parisien dirigé par Jean-Bernard Lévy a pratiquement dit adieu au titre en ce week-end de Noël puisqu’il s’est de nouveau incliné sur la pelouse de l’Olympique Lillois. Relégués à six points (sachant qu’une victoire vaut 2 points) des nordistes, toujours leaders, à sept journées de la fin, les Racingmen n’ont plus grand-chose à espérer de cette fin de saison. Dans ce groupe A, le suspens est d’ailleurs pratiquement enterré en ce qui concerne les deux premières places puisque seul l’OM, vainqueur de Nîmes 2-0 ce week-end, parvient à suivre la cadence de l’Olympique Lillois. En bas de tableau, Hyères reste lanterne rouge mais a désormais un match en retard puisque son déplacement à Roubaix a été reporté en raison de la rencontre de Coupe de France entre l’Excelsior Roubaix et les amateurs de Manœuvre la Grande.

Dans le groupe B en revanche, tout reste encore à faire. Si l’AS Cannes, tenu en échec dimanche à Saint-Ouen face au Red Star reste en tête, les six premières équipes que sont Cannes, Antibes, le C.A. Paris, Montpellier, Rennes et Sochaux (avec un match en moins après le report de sa rencontre du week-end face à Metz) se tiennent en 4 points. Ce week-end, c’est le C.A. Paris qui a réalisé la belle opération en s’imposant face à Rennes alors que, dans le même temps, en plus de Cannes, Antibes ne put obtenir mieux que le point du nul face à une surprenante équipe d’Alès (0-0).


Le match du week-end : Olympique Lillois – Racing


Ce week-end, l’Olympique Lillois disputait le fameux « match d’après », une semaine après s’être lourdement incliné face à l’OM (7-0) dans un match qui n’a pas fini de susciter les controverses. Face à eux, le Racing Club de Paris qui, après un début de saison complètement raté, s’était bien ressaisi ces dernières semaines. Pour les Racingmen, ce match ressemblait à celui de la dernière chance : si les coéquipiers d’Emile Veinante souhaitaient conserver un petit espoir de disputer la finale du championnat, la victoire était impérative. Espoir dérisoire ? Pas totalement. En plus d’avoir fait preuve d’un manque de combattivité flagrant face à l’OM lors du dernier match, les Lillois étaient privés de deux de leurs cadres : l’intérieur Bert Lutterloch et surtout l’attaquant vedette Will Barrett, déjà auteur de 7 buts cette saison.

Pourtant, la première mi-temps allait ressembler à un long chemin de croix pour le Racing. Si les parisiens tentaient de développer un jeu léché basé sur un redoublement de passes au sol, ils étaient totalement dépassés par la hargne et la combattivité du onze lillois. Galvanisés par le retour de leur défenseur central Jules Vandooren, véritable âme de l’équipe, les Nordistes prenaient de vitesse une équipe parisienne manquant de solidarité. Abandonnés par les intérieurs Veinante et Kennedy, coupables d’un manque d’allant défensif criant, les demis du Racing ont pris l’eau face à ceux de l’OL. A la pause, le score était déjà de 3 buts à 1 pour les coéquipiers de Vandooren, Delannoy, le remplaçant de Barrett, inscrivant notamment un doublé. Si le Racing réduisit le score par Galley, il ne parut jamais en mesure d’inquiéter son adversaire. Après une seconde mi-temps moins enlevée, l’OL s’imposait finalement 4-1 grâce à un but de Varga en deuxième mi-temps qui permettait à ce dernier de s’offrir lui aussi un doublé. Toujours leader, l’OL se positionne de nouveau comme le favori à la victoire finale dans le groupe A tandis que pour le Racing, il faudra désormais compter sur un beau parcours en Coupe pour sauver une saison qui pourrait s’avérer particulièrement décevante.


Le joueur du week-end : Francis Roux


Héroïque ! Voilà comment on peut qualifier le comportement du gardien cannois Francis Roux dimanche lors du match face au Red Star. Déjà excellent en première mi-temps, le portier de 24 ans avait été le principal artisan de la bonne première mi-temps de son club qui menait 1-0 à la pause. Mais peu avant l’heure de jeu, sur un nouvel arrêt, le gardien s’était heurté à l’attaquant du Red Star Salamano. Touché à la jambe, Roux serra les dents pour tenir sa place en seconde mi-temps et, malgré une blessure évidente, il s’interposa sur un pénalty de Finamore, qui n’est ni plus ni moins que le meilleur buteur du championnat de France. Finalement battu par une frappe de Bertrand peu avant l’heure de jeu, Roux réalisa de nouveaux arrêts qui permirent aux siens de se tirer de ce match difficile avec le point du nul.


Classement et résultats


Classement des buteurs


1) Horacio Finamore (Red Star), Pierre Fecchino (AS Cannes) : 12 buts

3) J. Alcazar (OM) : 11 buts

4) K. Klima (Antibes) : 10 buts

5) J. Dominique (Stade Rennais) : 8 buts


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