Enfin ! Après un début de saison catastrophique (1 victoire, 1 nul et 3 défaites en cinq rencontres), le Racing signe un deuxième succès consécutif grâce à sa victoire face aux Dauphins Sétois. La saison du grand club parisien est-elle définitivement lancée ?
Préambule
La saison 1932-1933 marque le début d'une nouvelle ère pour le football français puisqu'elle coïncide avec l'adoption du professionnalisme et les débuts du championnat de France (pour en savoir plus, notre article sur cette adoption controversée est disponible ici). Pour cette première saison, les vingt clubs de l'élite sont séparés en deux groupes de 10, les vainqueurs de chaque groupe s'affrontant en fin de saison pour se disputer le titre de champion de France.
L'Olympique Lillois recolle, Antibes prend le large
Belle journée pour Lille et Antibes ! En déplacement du côté de Nîmes, les nordistes ont parfaitement géré leur rencontre, bien aidés il est vrai par un pénalty imaginaire offert dès les premiers instants de la rencontre. Finalement vainqueurs 3 buts à 0, les Lillois profitent du surprenant match nul de l'Olympique de Marseille sur la pelouse de Hyères. Opposés à des hyérois héroïques (quel match du défenseur Elek Schwartz !), les olympiens n'ont pas su prendre le meilleur sur les avant-derniers de la poule A. Dans la poule B, c'est Antibes qui poursuit sa belle saison. Sur la pelouse lilloise du SC Fives, les antibois, menés par un Karl Klima retrouvé après un léger passage à vide, se sont largement imposés 5 buts à 0 et prennent seuls la tête de leur groupe grâce à la spectaculaire défaite de l'AS Cannes à Rennes (5-4). En milieu de tableau, on notera la difficile victoire du FC Sochaux face à Alès. (1-0). Une victoire difficile qui ne rassurera pas Jean-Pierre Peugeot, l'homme à l'origine du professionnalisme qui espérait sûrement une meilleure tenue de ses sochaliens dans ce premier championnat de France de l'histoire... Enfin, pour être complet, on notera le nouveau but décisif de Ferenc Mayer, gardien du C.A. Paris, qui a offert la victoire aux siens face à Metz grâce à son troisième pénalty de la saison !
Le match du jour Racing Club de Paris - FC Sète
Pour une bonne préparation, c'était une bonne préparation ! Le week-end dernier (31 octobre), profitant de l'absence de journée de championnat, le Racing avait, une fois de plus, accueilli les Anglais d'Arsenal pour un match amical de gala à Paris. Toujours entraînés par le génial Herbert Chapman, inventeur du WM, et emmenés par leurs stars, le capitaine Eddie Hapgood et l'attaquant Cliff Bastin en tête, les Gunners ont offert une leçon de football pleine d'enseignements aux courageux racingmen. Défaits 5-2 par les leaders du championnat anglais, les coéquipiers du capitaine Jean Gautheroux n'ont pas démérité face à ce que les observateurs de la rencontre estiment être la plus belle équipe d'Arsenal à avoir jamais joué contre un club français.
En difficulté depuis le début de saison malgré un effectif de qualité (les internationaux Delfour, Gautheroux, Veinante, Galey, l'Anglais Kennedy notamment), les joueurs du Racing étaient donc boostés par un surplus de confiance au moment de recevoir Sète ce dimanche. Troisième de la poule A, les vert et blanc du président Georges Bayrou espéraient bien profiter de ce déplacement pour revenir sur l'Olympique Lillois et l'Olympique de Marseille. C'est raté. Au cours d'un match superbe sur le plan du jeu, les sudistes ont été dépassés par la vitesse des avants parisiens et leur défaite aurait pu être plus sévère s'ils n'avaient bénéficié de l'aide d'un Tassin en perdition dans les buts du Racing. Transpercée sur les ailes par les accélérations de l'Anglais Kennedy, la défense sétoise a craqué trois fois en moins de vingt minutes pour le plus grand plaisir des 8 000 spectateurs venus assister à la rencontre au Parc des Princes. On pensait alors que la rencontre allait virer à la démonstration mais, avant la mi-temps, Tassin réalisait une sortie calamiteuse du poing qui offrait un but tout fait à l'attaque sétoise. En seconde mi-temps, malgré des buts de Beck et Benouna pour Sète, le Racing parvint toujours à laisser son adversaire à distance grâce à des réalisations signées Galey et Veinante sur pénalty. De retour à la quatrième place du classement, les hommes du Britannique Jimmy Hogan peuvent envisager la suite du championnat avec optimisme s'ils parviennent à maintenir ce niveau de forme.
Le joueur en forme : Fred Kennedy
On peut avoir 30 ans et demeurer un joueur d'exception, voici la leçon que nous a donné le britannique Fred Kennedy dimanche lors du match entre le Racing et le FC Sète. Sur son aile droite, l'ancien de Manchester United et Everton a martyrisé la défense sétoise en s'offrant un but et en délivrant trois passes décisives. Tout aussi capable de dribbler, de marquer, ou de délivrer des caviars, le Britannique, que certains souhaitaient voir reléguer en équipe réserve il y a encore quelques semaines, a démontré toute sa classe, faisant même dire à Achille Duchenne du Miroir des Sports, qu'il était le "Alex James du Racing", en référence au fameux ailier d'Arsenal. A l'heure où de nombreux clubs français jettent leur dévolu sur des joueurs britanniques dont le talent est largement surévalué, le Racing Club de Paris compte, avec Kennedy, un véritable joueur de classe dans ses rangs. Profitons en tant que nous le pouvons car il se dit que le garçon intéresse déjà de nombreux clubs anglais pour la saison prochaine...
Classement et résultats :
Classement des buteurs :
1) H. Finamore (Red Star), K. Klima (Antibes), J. Dominique (Stade Rennais) : 8 buts
4) P. Fecchino (AS Cannes) : 7 buts
5) H. Wallance (Alès), R. St. Pé (SC Fives), E. Denégri (OGC Nice) : 6 buts
6) P. Alcazar (OM), A. Cheuva (SC Fives), W. Barrett (OL), R. Mercier (Club Français), M. Boros (Club Français), E. Crut (AS Cannes), W. Kaiser (Stade Rennais), A. Polge (Nîmes) : 5 buts
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